France Mitrofanoff
Le Sacre du Printemps
Galerie ORENDA
19 avril-16 mai 2017
Il y a un peu plus d’un siècle Igor Stravinski, avec le Sacre du Printemps, célébrait magistralement en musique et par la danse la puissance violente et miraculeuse de la Nature.
En ce mois d’avril 2017, France Mitrofanoff célèbre en peintures le surgissement inexorable du printemps, la magie de la Nature qui ébranle par son perpétuel recommencement les constructions humaines. Peintre de la nature et de l’architecture, elle est connue pour ses représentations singulières de villes englouties et de forêts denses, blanches ou calcinées, en fleurs ou en flammes, où affleure à peine le ciel. Avec ses forêts blanches, inspirées par ses origines russes, elle exprimait déjà une figuration lyrique soumise à un travail rigoureux de la texture et de la trame. Elle révèle ici, dans un élan d’inspiration serein, la force de la sève et de l’herbe, de l’éclosion et de la floraison.
Avec sa maitrise technique coutumière, une myriade de superpositions de touches colorées, de giclures à la Pollock et de coulures, France Mitrofanoff a réalisé une synthèse de ses thèmes d’inspiration favoris. Dans chaque tableau, savamment construit, où s’affrontent les verts et les bruns, la Nature, par l’expression de sa force vitale, tente de reconquérir le droit d’exister, s’infiltre et s’insinue dans chaque recoin pour resplendir.
L’espace défini par les toiles est rythmé, foisonnant. Le pouvoir d’évocation des compositions repose sur une intériorisation du paysage, qui transforme le rendu pictural en une méditation existentielle sur l’éphémère et le durable, la force vitale et le déclin, le construit et la nature vierge. Comme le poète Walt Whitman, France Mitrofanoff perçoit et célèbre la splendeur pérenne des « feuilles d’herbe » et nous invite à nous interroger sur la fragilité humaine. |