Imen Ben Belgacem
Entre ombre et lumière
Regard d’une jeune artiste tunisienne
Une étoile montante de l’école sehilienne
En cette rentrée 2013, la Galerie ORENDA, avec le patronage et le soutien de l’Ambassade de Tunisie en France, accueille une artiste tunisienne, étoile montante de la nouvelle génération d’artistes formés dans la tradition de l’illustre atelier de Mahmoud Sehili.
Entre ombre et lumière, la peinture délicate et transparente de cette jeune femme de vingt-neuf ans puise ses sources dans l’attachement profond aux harmonies intemporelles des architectures médinesques, ses perspectives en enfilades et ses ruelles mystérieuses. En filigrane elle suggère une méditation poétique sur les silhouettes féminines ombreuses et intemporelles qui traversent ses toiles.
Imen Ben Belgacem expose régulièrement chaque année depuis l’âge de vingt ans : expositions collectives ou personnelles, qui ont eu lieu pour la plupart en Tunisie mais aussi à Monaco en 2008 et en 2012 à Lisbonne. Le regard original de cette artiste francophone et francophile est l’expression de son héritage culturel national, mais il ne s’arrête pas aux frontières de la Tunisie. Son inspiration est enrichie par sa fascination pour les mosaïques ottomanes et les harmonies colorées de l’architecture arabo-andalouse. Sa palette de couleurs toute en nuances couvre une large gamme, oscillant entre l’intensité des rouges sombres, la toile de fond des ocres et des gris et la dominante des bleus (du bleu gris au bleu nuit jusqu’au bleu turquoise).
Dans cette exposition parisienne l’artiste s’appuie sur un travail au couteau à la main et le recours à des huiles légères qui confèrent légèreté et transparence aux contrastes de couleurs. Elle joue sur un mode de représentation qui s’inscrit dans une figuration stylisée à la limite de l’abstraction et de l’évocation poétique : ainsi de ce groupe de femmes assemblées dans l’intimité d’un lieu évoqué par le seul contraste des grisés et des bleus ou ce portrait à la tiare dorée qui émerge sur un fond abstrait d’ocre fondu, ou encore cette barque qui semble glisser vers l’infini.
Une valse de couleurs en adagio
La ferveur et le questionnement de la jeunesse animent ces toiles qui s’apparentent parfois à des ébauches de rêveries, suggèrent des solitudes et des secrets, des murmures échangés au détour de ses ruelles et de ses voûtes. C’est un art de la suggestion et de l’évocation, une « valse de couleurs en adagio », selon les termes utilisés de I.M Soares dans le catalogue, à laquelle « une touche d’orientalisme et de régionalisme confère une multitude de sens ».
Les toiles de cette jeune artiste ouvrent des portes vers l’ailleurs. Elles constituent une méditation subtile sur la pérennité des traditions et l’identité féminine, le proche et le lointain, l’appartenance au sol natal et l’aspiration à l’universel.
|