Galerie ORENDA
Avec le soutien et le patronage
De la Délégation Permanente du Royaume du Cambodge auprès de l’UNESCO
De l’UNESCO du Cambodge
De l’Institut Français du Cambodge
14 mars-13 avril 2013
Thang Sothea
Cambodge, la force d’un regard
Messager d’une nouvelle génération d’artistes cambodgiens, Thang Sothea, exposé pour la première fois en Europe, affirme d’emblée son originalité. Ce peintre, calligraphe et photographe, porte un regard fort et singulier sur la modernité cambodgienne, qu’il représente à travers la polyphonie d’une œuvre aux facettes multiples. La pluralité de ses formes d’expression - portraits facétieux, collages, compositions foisonnantes de végétations multicolores et de visages insolites- compose une œuvre rythmée et originale, puissante et cohérente.
Un humour délicat anime ses toiles et leur fraîcheur les apparente au regard enchanté que Miro a porté sur le monde. Mais l’oeuvre qu’il construit appartient intrinsèquement à sa culture cambodgienne. Avec l’acuité de son regard d’artiste, Sothea élabore une vision personnelle de son pays, une mosaïque de joies et de souffrances, de sérénité et de dynamisme, de mouvement et de permanence de l’histoire. Comme l’écrit Pierre Montaigne dans son introduction au catalogue, « ses œuvres sont pleinement en phase avec son pays à l’histoire tourmentée dont l’imaginaire collectif renvoie à une autre humanité que celle de l’Occident ».
Sothea réinterprète l’alphabet khmer dont il révèle la grâce en le métamorphosant en personnages dans des saynètes inattendues. Il excelle à capter la magie d’un lieu, la poésie d’un moment fugitif. « Abolition du temps » selon Pierre Montaigne dans son introduction au catalogue, pour qui les tableaux de Sothea « sont des sortes d’anamorphoses, renvoient à un espace dissimulé (…) celui d’une nouvelle insertion des êtres, de leur identité, en vue d’une quête et d’une promesse de tendresse ».
Avec ce peintre, la profondeur du propos, l’intensité de l’émotion, voire de la mélancolie, semblent toujours délicatement nimbées par l’esquisse d’un sourire. Entre gravité et légèreté, jeu et méditation, ses peintures narratives, au-delà de leur fantaisie presque musicale, laissent transparaître l’attachement à une sagesse ancestrale, une tendresse, une profonde politesse du cœur qui transcende les tourments de l’histoire. |