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MARIA PAPA
(sculptures en marbre noir et blanc) &
PIERRE DE VALLOMBREUSE
(photographies noir et blanc)






du 5 octobre au 6 novembre
le 4 octobre






Harmonies en noir et blanc :

 Maria Papa, sculptures,
Pierre de Vallombreuse, photographies

 Des âmes libres

La Galerie ORENDA propose, en cette rentrée 2012, de jouer sur l’harmonie et la force du noir et blanc, en réunissant, dans une exposition passionnante, tant par sa beauté formelle que par l’importance des thèmes qui y sont abordés, deux âmes libres, une sculptrice et un photographe, dont les œuvres se caractérisent par  leur épure et leur élégance.

La Galerie réunit, du 4 octobre au 10 novembre, deux artistes, d’origines et de générations différentes : Maria Papa (1923-2008), sculptrice italo-polonaise, et Pierre de Vallombreuse, photographe français né en 1966, explorateur et artiste engagé,  qui consacre  aujourd’hui son talent et sa curiosité créatrice à la défense des peuples autochtones.

Ces deux artistes  incarnent  tous deux une quête d’autres mondes, une espérance humaniste qui s’exprime dans des œuvres profondément significatives. Ils incarnent l’esprit de résistance exprimé et affirmé dans la vie et dans l’art.

 Maria Papa

L’œuvre de Maria Papa Rostkowska, louée par Miro, Estève, Henry Moore, Poliakoff, Gilioli, Marino Marini… a été consacrée au marbre, qu’elle sculptait en taille directe. Cette « taille amoureuse », selon les termes du poète André Verdet, confère à ses œuvres, une singularité, une présence forte et charnelle, qui tient aussi, comme l’a fait remarquer le critique d’art Giuseppe Marchiori, de l’engagement moral. Résister à la facilité, travailler comme  un artisan pour  faire éclore des fleurs, forger des guerriers, évoquer la quête du bonheur.  

L’esprit de résistance vint très tôt à cette artiste, architecte de formation, née à Varsovie d’une mère russe et d’un père polonais, qui lutta contre la barbarie nazie, en participant activement avec son premier mari, Ludwik Rostkowski, au sauvetage des Juifs du Ghetto de Varsovie et en s’illustrant comme messager pendant l’insurrection de cette ville en 1944, ce qui lui valut d’obtenir, après la Libération, l’attribution de la plus haute distinction militaire polonaise « Virtuti Militarii» pour son courage.  Veuve à vingt-huit ans, venue à Paris grâce à une bourse de l’UNESCO, elle trouva en France et en Italie deux nouvelles patries, et une autre espérance de bonheur, qu’elle partagea avec son deuxième époux, Gualtieri Papa di San Lazzaro, critique d’art, écrivain, galeriste et éditeur de la fameuse Revue XXe Siècle.

Quand le marbre se fait chair…

Avec les sculptures de Maria Papa, qui suscitent la caresse, sur lesquelles le doigt glisse et s’attarde, c’est un rêve de bonheur d’une sensualité frappante et d’une spiritualité latente qui s’incarne dans le marbre. Du combat (guerriers), à l’amour (baiser, maternités), figuration et abstraction se conjuguent. L’artiste a sculpté des marbres de maintes origines : rosés du Portugal, orangés de Sienne ou de Syrie, ocres de Ferrare, noirs d’Espagne, de Belgique ou d’Afrique, mais elle avait une prédilection particulière pour les marbres blancs de chair du mont Altissimo, qui domine Carrare.

C’est à Pietrasanta, le Saint-Paul-de-Vence italien proche des carrières de marbre du mont Altissimo, chères à Michel Ange, qu’elle a réalisé la plupart de ses sculptures, qui font aujourd’hui partie de collections publiques et privées, notamment en France, en Italie, en Pologne, en Russie et aux États-Unis. C’est aussi à Pietrasanta , où elle avait son atelier dans la fabrique de marbre Henraux, aux côtés de Miro, Marino Marini, Moore qu’elle a sculpté des œuvres monumentales comme la Promesse de Bonheur, qui fait aujourd’hui partie de la collection permanente de l’Assemblée Nationale à Paris, le Baiser et le Lion qui figurent au Musée National de Pologne à Varsovie et la Découverte du Nouveau Monde qui orne l’Université de Milan. On découvre dans l’exposition Noir et Blanc l’élan puissant et tourmenté de cette Promesse (en taille  moyenne), aux côtés d’unedizaine d’autres pièces : Aube, Guerrier, Maternité, Rose noire, Cheval blanc… 

Pierre de Vallombreuse

 Pierre de Vallombreuse, fils de résistant, construit une œuvre visuelle originale qui s’inscrit dans la lignée familiale car il  fait preuve, dans le domaine de l’art, d’un engagement inspiré par l’esprit de résistance: résistance à la « barbarie » de la modernité, à l’accélération de la mondialisation, dont il  est convaincu que les courants puissants menacent aujourd’hui la diversité culturelle et biologique. Ses photographies  témoignent des pressions qui s’exercent sur les peuples autochtones, parfois menacés de disparition, souvent mal armés pour  défendre l’intégrité de leurs terres ancestrales.

Grand explorateur du vivant, Pierre de Vallombreuse est un photographe/ethnographe, hédoniste talentueux qui a une capacité d’adaptation et d’empathie exceptionnelle. Dans les contrées lointaines qu’il visite et dans lesquelles il séjourne parfois longuement, il savoure la différence d’autres regards sur le monde et s’imprègne de l’environnement de chaque communauté. Et puis il fixe sur la caméra les images qu’il va donner à voir en  mettant l’accent sur la beauté singulière de chaque région du monde, l’alliance avec l’univers incarnée par chaque communauté, tout en appelant l’attention sur certains des problèmes cruciaux auxquels certains peuples  se trouvent  confrontés.

Pierre de Vallombreuse a fait de longs séjours  chez les Palawan, tribu perdue dans la jungle des Philippines. Une partie de son travail avec cette communauté a été présentée lors des Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles. Ses voyages sont des expériences existentielles autant que des projets professionnels. Et il est une vallée secrète, jardin secret de son imaginaire, qu’il affectionne particulièrement et où il se ressource avant de reprendre son bâton de pèlerin en direction d’un autre bout du monde : Alaska, Groenland, Amazonie, Tanzanie, Nouvelle-Zélande, Rajasthan, Malaisie…

Quand l’exploration se fait mission

En vingt-cinq ans de voyages,  Pierre de Vallombreuse a constitué un fonds photographique unique sur quarante peuples autochtones méconnus ou menacés parmi lesquels les Gwitchin du Canada, les Aymaras de Bolivie, les Maoris de Nouvelle-Zélande, les Rabari du Rajasthan, les Navajos des États-Unis, les Hadzabe de Tanzanie…   En tant qu’artiste, il est attaché au noir et blanc, aux cadrages définitifs, aux tableaux saisissants, aux images insolites et aux représentations frappantes de ce qui constitue l’un des dilemmes du début du vingt-et-unième siècle : déforestation, réchauffement climatique, pollution. Ses photos ont été exposées à Rennes (Champs libres), jusqu’au 23 septembre 2012. Pour appeler l’attention sur l’urgence des situations qu’il illustre, il collabore avec de nombreux magazines, français et étrangers : Geo, Science et Avenir, Terre sauvage, Grands reportages, Newsweek, El Mondo,  La Stampa… Il est l’auteur de plusieurs livres, dont Les Hommes des rochers (Hoëbeke, 2002), Peuples (Flammarion, 2006), Itinéraires (Éditions de la Martinière, 2010) et le plus récent, Hommes Racines, qui vient de paraître (La Martinière 2012), et qui sera présenté lors du vernissage de l’exposition Noir et Blanc.

L’appellation « Hommes Racines », chère à Jean Malaurie, vient du russe et désigne les peuples traditionnels dont beaucoup figurent aujourd’hui parmi les peuples menacés. L’ouvrage fait découvrir, à travers 160 photographies,  l’univers de  dix  peuples autochtones qui entretiennent des liens profonds avec leurs terres et dont l’intégrité est  remise en cause par l’industrialisation, la mondialisation et les bouleversements écologiques. L’ouvrage est préfacé par Pierre Rahbi, un des pionniers de l’agriculture biologique, inventeur du concept « Oasis en tous lieux », qui défend un mode de société plus respectueux des hommes et de la terre.

On trouvera dans l’exposition Noir et Blanc  un éventail du fonds précieux de documentation photographique de Pierre de Vallombreuse, des photographies sobres, saisissantes et émouvantes, telles que cette silhouette de femme mexicaine figurant sur l’invitation, et  une palette de tirages en formats très divers illustrant son talent et sa passion pour l’autre et l’ailleurs.

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