ARIKA MADEYSKA
Née à Varsovie en 1920, Arika MADEYSKA étudie la peinture à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Sopot-Gdansk dans la Pologne communiste, juste après la seconde guerre mondiale.
Dès la fin de ses études, rejetant radicalement le réalisme socialiste, elle impose son propre langage pictural et participe à de multiples expositions collectives et individuelles dans les salons artistiques et les galeries de renommée nationale (Zacheta, Kordegarda, Krzywe Kolo), où elle cumule de nombreux succès. En 1955, elle reçoit son premier grand prix au cours d’une exposition nationale des Jeunes Artistes à l’Arsenal de Varsovie, devenant ainsi le jeune espoir de la peinture polonaise. Parallèlement, dès le début des années soixante, au sommet de sa célébrité, bénéficiant d’une bourse de l’Etat, elle expose à Paris (galeries : Bénézit, Lambert, Charpentier). Profitant de l’opportunité de passer de l’autre côté du « rideau de fer», elle s’y installe définitivement en 1964. Paris, capitale artistique et lieu de liberté individuelle retrouvée, exercera sur elle une réelle fascination durant toute son existence. Elle y prend part à de nombreuses expositions collectives et individuelles qui ne la propulseront malheureusement pas vers une carrière commerciale, elle ne pourra y survivre que grâce à la restauration de tableaux, métier qu’elle apprend dans un atelier parisien.
Dans les années 80- 2004, elle expose également à New-York et à Washington et renoue avec son pays natal affranchi de la domination soviétique, où plusieurs galeries et musées l’exposent : Varsovie, Lodz, Torun, Sanok. Ses œuvres font partie des collections des musées en Pologne (Varsovie, Cracovie, Torun, Radom, Sanok) et à l’étranger (Washington, Lublijana), ainsi que des collections privées. L’artiste a participé en tout à 22 expositions individuelles et a pris part à 53 expositions collectives.
Son œuvre, s’échelonnant entre 1950 et 2004, comprend toutes les phases d’investigations plastiques : les œuvres de jeunesse sont figuratives (paysages urbains, portraits, natures mortes), mais singulièrement surréalistes de part leur sujets, leur composition et leur traduction plastique. Les années successives de travail, les échanges avec d’autres artistes, la découverte des collections muséographiques internationales, s’enrichiront de nouvelles expériences plastiques et nourriront sa créativité et sa sensibilité. Peu à peu, par une recherche patiente et acharnée, elle tend vers l’abstraction: « tout tableau relève de l’abstraction, le sujet n’est qu’un prétexte (…) un tableau ne doit pas être expliqué, il doit être perçu tel qu’il est».
Les toiles des trente dernières années, définitivement abstraites, représentent des compositions circulaires, rompues par des coupures asymétriques, aux camaïeux de tons subtils : « je veux exploiter toutes les variantes du cercle et trouver la forme circulaire idéale (…) j’ai mon propre univers, c’est crucial pour un peintre ».
Parallèlement, elle assemble des collages avec des matériaux de récupération sur supports divers : tissus, papier ou toile, et continue à remplir ses carnets de croquis au cours de ses nombreux voyages en France, en Europe et aux Etats Unis : « je dessine et peins sans cesse ».
Peindre et créer devient une nécessité intérieure, un travail quotidien qu’elle accomplira avec un véritable rituel, jusqu’à la veille de sa mort.
Arika Madeyska décède dans son appartement parisien en décembre 2004.
Honorata Madeyska- Jonquière, fille de l’artiste, professeur d’arts appliqués