Anne de Kervasdoué photographe par Anne de Kervasdoué
…j’ai toujours aimé prendre des photos…
Cette passion a pris de plus en plus de place dans ma vie et je porte toujours sur moi un appareil photo, même lourd avec tous ses objectifs. Le plaisir de photographier l’emporte largement sur les contraintes.
Prendre une photo est devenu un acte presque irrépressible. La photo est ma seconde mémoire émotionnelle, un besoin de créer pour restituer l’émotion.
Prendre des photos oblige à regarder plus intensément et autrement. Une photo, c’est le reflet d’un regard. C’est son propre regard que l’on fige sur la pellicule.
Photographier c’est une façon d’exprimer avec un autre langage ce que je ne saurais dire autrement, c’est écrire autrement qu’en mots, c’est parfois inventer. C’est ressentir et créer, avec un plaisir intense.
Photographier constitue une sorte de support fantasmatique, un moyen de m’intercaler entre le réel et l’imaginaire. C’est pourquoi, j’aime les paysages qui me font rêver, qui donnent envie de vivre et d’espérer, ceux qui m’invitent à la méditation et aspirent mon âme vers le haut. J’aime me sentir dépassée par cet environnement, et le cadrer de telle sorte qu’il en soit encore magnifié. Et Je souhaite que le « regardeur » puisse trouver dans une de mes photos un support fantasmatique, un appel, une aspiration, une émotion comme un écho à ce qu’il a déjà ressenti.
J’ai une attirance particulière pour les endroits solitaires, authentiques, préservés comme l’Ecosse, la Birmanie, la Corse, le désert ; j’aime avoir l’infini devant moi. J’aime me sentir hors du temps.
En photo, j’accepte mal la contrainte. Il faut que je me sente totalement libre, le plus possible loin des autres, et que je puisse suivre mes inspirations du moment.
Je pars sans a priori, sans thème ni concept à l’avance, excitée à l’idée de ressentir des émotions esthétiques et ensuite de réaliser quelque chose qui ressemble à une œuvre. Mes photos sont instinctuelles, « libres » de toute contrainte intellectuelle.