Orenda
 
<--retour / back PAUL MIARA  
   


   



Biographie de Paul Miara

Né le 11 mars 1944 à Alger Algérie

Chirurgien Dentiste de 1969 à 2012.

Atelier de peinture à Chambourcy Yvelines.

Expositions :

- 1967 Houlgate, galerie du casino
- 1995 Paris, galerie Génégaud
- 1997 Paris, salon des Indépendants
- 2002 Barbizon, galerie Témoins
- 2008 Paris, exposition privée
- 2018 Paris galerie Orenda






Paul Miara est né le 11 mars 1944 à Alger. Il est le quatrième d’une
famille de cinq enfants. Son père Jacques Miara est artisan bijoutier,
ce qui l’influencera beaucoup, car tout jeune, il aimait aller dans
son atelier de créations et à ses côtés il a pu se familiariser à
l’art du dessin et surtout du travail manuel .

Il raconte : « j’ai encore des souvenirs magiques du laminoir qu’il ne
fallait pas approcher, du chalumeau à bouche qui permettait de
réaliser des soudures extrêmement précises pour sertir les brillants,
de la manipulation de la cire ou du fil à tresser …

Après des études secondaires au Lycée Gauthier à Alger où il commence
à s’intéresser à la peinture il rentre à Paris à l’indépendance de
l’Algérie pour passer son baccalauréat au Lycée Jean-Baptiste Say. Il
entame des études dentaires qui seront couronnées par un diplôme de
chirurgien-dentiste en 1969.

Il exercera ce métier avec passion de 1969 à 2012 à Paris, rue du Rocher.
Parallèlement à cette activité très chronophage il se consacre aussi à
mi-temps  à l’enseignement en devenant Assistant à l’Université Paris
5.

Il écrit de nombreux articles et livres professionnels, il donne aussi
de nombreuses conférences en France et à l’étranger. Il consacre
également une partie de son temps à la recherche, ce qui lui permettra
de déposer plusieurs brevets dans le domaine de la dentisterie
esthétique.

Il est surtout fier d’avoir, par ses différentes activités
professionnelles, contribuer, dès les années 80 à faire connaître de
nouveaux traitements comme les jackets ou les facettes de céramique,
les techniques d’éclaircissement  des dents naturelles … qui vont
révolutionner l’art dentaire. Le rôle du dentiste ne se limitera plus
à rétablir la fonction ou à stopper la douleur, mais aussi à
améliorer, à transformer,  à recréer … un sourire naturel par la
recherche d’un équilibre des formes et des couleurs.

Cette recherche esthétique restera toujours étroitement liée à ses
créations artistiques, puisque malgré une activité professionnelle
importante il a su entretenir son amour pour la peinture à laquelle il
consacre tous ses moments de liberté.

Il nous explique « ma passion pour la création m’a  poussé aussi à
monter un laboratoire de prothèse dentaire qui n’était pas sans
rappeler mes souvenirs d’enfance dans l’atelier de mon père en
Algérie.

J’ai pendant de nombreuses années confectionné toutes mes prothèses,
étant spécialiste en  dentisterie esthétique j’ai réalisé de très
nombreuses dents en céramique, ce qui demande un savoir-faire mais
aussi certains dons artistiques pour restituer la couleur des dents à
reproduire.

Cette activité de céramiste et ce goût pour les couleurs et les formes
m’ont beaucoup servi dans mon travail d’artiste peintre.  Ils m’ont
permis d’affiner ma technique de pixellisation que j’ai très tôt
utilisée pour peindre.

En fait, la dent en céramique s’élabore à partir de poudres mélangées
à  l’eau de différentes nuances de blancs. La dent se construit par
des apports successifs de petites masses de poudre, de couleurs
différentes qui vont, par une cuisson à haute température, se lier, se
mélanger … pour recréer la mosaïque de couleurs que représente une
dents naturelle.

En choisissant de travailler sur la toile avec des spatules que je
façonne le plus souvent je retrouve par des apports successifs de
petites masses de couleurs pures la technique de montage des
céramiques.



Cette technique additive que l’on utilise en céramique obéit à des
règles précises dans le choix de chaque apport. Par contre, sur la
toile ces apports successifs s’imposent et se succèdent de façon
automatique sans paraître obéir à aucune règle : j’ai l’impression que
ma spatule choisit ses couleurs indépendamment de ma volonté »

Cette technique largement utilisée par les pointillistes et les
divisionnistes en reprend les grands principes, mais elle s’en éloigne
par l’épaisseur des masses de couleur qu’elle utilise. L’ensemble des
ajouts successifs créent un véritable relief avec un effet particulier
sur la toile.

Ayant souvent constaté qu’une couleur provenant du mélange de deux
couleurs pures apparaît toujours moins brillante et moins lumineuse
que celle obtenue par la juxtaposition de deux couleurs pures
directement appliquées sur la toile, il utilisera le plus souvent des
couleurs pures qu’il va juxtaposer, recouvrir ou quelquefois mélanger
sur la toile, afin que la fusion totale se réalise à distance dans les
yeux du spectateur.

La conséquence fondamentale de cette technique additive est de faire
participer l’observateur qui, choisissant une distance d’observation,
détermine une vision particulière de la toile qu’il regarde.

La perception par l’œil, puis l’interprétation par le cerveau, de
cette myriade de petits points de luminosités vibrantes créent des
volumes qui se modèlent et reprennent avec l’éloignement leur aspect
figuratif.

Paul Miara nous confie : » il est toujours délicat d’exprimer sur une
toile tout ce que l’on ressent. On doit apprendre à maîtriser ses
pulsions et à laisser libre cours à ses sensations, trouver cet
équilibre fragile est une de mes préoccupations permanentes pour
chacune de mes toiles.

En restant de longs moments à parcourir ma toile mon œil me dit si
elle est finie ou si je dois encore la retoucher. Quand je la regard
de près il faut que mon regard ne soit pas heurté par un détail de
forme ou de couleur. Même si ce détail s’estompe en augmentant la
distance d’observation. Le tableau fini n’atteint sa pleine expression
que lorsque les masses de couleurs s’organisent harmonieusement. »

Cette recherche d’équilibre chromatique a parfaitement été expliquée
par Matisse durant sa période pointilliste vers 1905 ou l’œuvre semble
se produire par endogénèse.

« Je posais ma couleur, c’était la première couleur de  ma toile. J’y
joignais une deuxième couleur et alors, au lieu de reprendre quand
cette couleur ne paraissait pas s’accorder avec la première, j’en
mettais une troisième qui devait les accorder ; alors il fallait
continuer ainsi jusqu’à ce que j’eusse la sensation que j’avais créé
une harmonie complète sur la toile. »

Aujourd’hui mes recherches m’ont poussé à essayer de mélanger la
photographie qui représente de réel avec ma peinture pixellisée en
épaisseur qui fait surtout appel aux sensations, à l’imaginaire, au
rêve …

Vu les progrès constants de la photographie et des techniques de
retouche proposées par des logiciels toujours plus performant on voit
actuellement de nombreux artistes créer des œuvres d’art qui sont un
mélange plus ou moins réussi de techniques empruntées à la
photographie, à l’informatique et à la peinture.

La diversité des supports, le choix du type de peinture, de la
technique photographique, du tirage photographique donnent une grande
variété d’œuvres, dites « technique mixte ».

Le thème que j’ai choisi pour ma prochaine exposition à la Galerie
Orenda est en fait le résultat d’une rencontre avec un photographe de
talent, Jan-Erik Rottinghuis, d’un laboratoire de photos d’exception
Art Photo Lab.

Ces rencontres m’ont permis d’explorer les possibilités de cette
fameuse technique mixte.

J’ai toujours voulu mélanger la photo d’art à ma technique de
pixellisation. Après de nombreux essais pour trouver le support idéal
qui permet des tirages photographiques de qualité et une bonne
adhérence pour mes peintures alkydes, nous avons, avec mon ami
Jan-Erik, choisi parmi ses milliers de clichés, ceux qui pourraient
donner libre cours à ma technique de pixellisation.

J’ai choisi des animaux sauvages en pleine nature : l’animal ne sera
jamais retouché (sauf le regard). Il représente la réalité
photographique, j’ai, par contre, réinterprété l’environnement comme
je le fais pour chacune de mes toiles.

On retrouvera dans cette série d’œuvres que j’ai intitulée :
»Vibrations lumineuses, un parfum d’Afrique ». Ce contraste où
l’animal est représenté en deux dimensions et l’environnement qui est
peint avec beaucoup de reliefs.

Je voudrais enfin préciser que j’utilise des peintures alkyd qui sont
des mélanges de peinture à l’huile et d’acrylique. Je n’aurais jamais
pu développer cette technique de pixellisation en relief où chaque
masse de peinture est souvent recouverte par une autre avec une
peinture classique  à l’huile.

Afin que chaque apport de couleur pure ne se mélange pas à la suivante
il faut attendre un séchage plus ou moins complet de chaque couche
avant d’en apposer une nouvelle.

Les peintures alkyd, grâce à un séchage très rapide (quelques heures)
facilitent cette technique de peinture en épaisseur, les masses
tiennent parfaitement, sans aucune coulure. Les alkyds ont la
particularité de pouvoir se mélanger à la peinture à l’huile et même à
l’acrylique.

Enfin, leur luminosité exceptionnelle potentialise la technique de
pixellisation en épaisseur.