Orenda
 
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FRANCK HANTAN
 
   
   


Né en 1979 au Bénin, un pays d’Afrique occidentale doté d’un immense patrimoine culturel, je suis un artiste plasticien. L’art pour moi n’est pas une profession, mais plutôt un besoin, un appel.

Très attiré et doué pour le TIC, j’ai reçu une formation en maintenance informatique, pendant de nombreuses années, j’ai exercé la profession de technicien de maintenance informatique à travers laquelle je me prenais bien en charge. Mais la force et les exigences de la destinée en ont décidé autrement. En effet, je ne suis pas devenu artiste, mais je l’ai toujours été. L’art était en moi, je le portais et je le connais inconsciemment. C’est un souffle en moi qui a fini par me dicter sa loi, à travers un appel impérieux auquel je n’ai pas eu la force de résister.

Cet attrait, ce magnétisme de l’art dans mon existence a des explications bien lointaines :

D’une part, le patronyme HANTAN que je porte et le nom de mon aïeul, qui formait avec son confrère ZINFLOU un tandem de Tenturiers émérites, originaires d’Avrankou dans la vallée de l’Ouémé (en département du royaume de DANXOME, actuelle République du Bénin) dont le talent et la réputation parvinrent au roi Agadja (1708 – 1732) , qui les fit enlever de force à les installer à ABOMEY où ils firent des designers à la cour royale dont je suis descendant, grâce à leurs talents inégalables. On peut voir quelques-unes de leurs œuvres (tentures) au Musée du Quai Branly - Jacques Chirac.

D’autre part, j’ai été moulé dès ma tendre enfance dans la tradition des tentures royales par le biais de ma feue mère Suzanne SODOKPA, experte et spécialiste de la réalisation des tableaux et autres objets, symboles de la royauté.

De plus la fréquentation de mon frère aîné, professeur d’Art plastique à l’école Montaigne de Cotonou ajoutée aux autres pesanteurs précitées, ont tôt fait d’aiguiser en moi la fibre artistique latente.

Aujourd’hui je m’en rends compte, l’art est mon essence, ma destinée. Cet art qui grouille en moi s’extériorise à travers la peinture, la sculpture et la performance de telle façon que mon cœur, mon âme vibrent avec mon esprit dans chaque geste, happant chaque inspiration.

J’aime bien être confronté aux obstacles des effilés de la trame de la toile de jute (représentation de la fragilité de nos vies et de l’égoïsme de l’humanité). C’est un concept qui s’est fondamentalement manifesté et venu au-devant de moi avec des contraintes, et portant les questions existentielles sur l’humanité : « D’où venons-nous ? » « Qui Sommes-nous ? » « Où allons- nous ? ».

D’où ces personnages dans mes tableaux.
    - On dit que les ancêtres sont dans l’ombre, est-ce les ancêtres ces personnages ?
    - On dit que l’homme est fait d’ombre et de lumière, est-ce nous-même ces personnages ?
    - On parle de la réincarnation, est-ce les ancêtres sous une nouvelle vie ces personnages ?

Ces questions auxquelles je n’ai pas encore de réponse font que Je dégage dans les grandes lignes perceptibles de mon travail du réalisme (le plein) à l’abstraction (le vide), les liens entre OMBRES et LUMIÈRES, ESPRITS et HOMMES, reliant l’INVISIBLE et le VISIBLE.

On peut voir dans mon style une diversité des techniques qui contribuent à la puissance et à la force de l’œuvre, où matières, symboles, signes, personnages, peintures et pigments communiquent ensemble pour donner VIE.

Par ailleurs, je ne m’enferme pas dans un seul et unique procédé. Dans mes créations, je peux passer de relief en trois dimensions à des surfaces planes. Mes collages, ainsi que les couleurs de mes peintures révèlent aussi mon monde intérieur et varient selon ma perception.

Dans mes toiles, « mémorialiste Africain », j’évoque un monde imaginal, onirique, lunaire et totémique, des personnages peu stylisés. Je peins à l’acrylique avec des mélanges de pigments naturels. J’incorpore également le tissu (le jute), le marc à café et d’autres matières similaires pour transposer mon univers intérieur et l’exposer à tous à travers des effets de contraste.

Je revisite les symboles d’une culture vivante, l’Art du Vodou. Je verse de l’eau sur mes toiles avant de les peindre, une libation ancienne, une tradition d’accueil pour un nouveau venu, d’un esprit ou hôte de marque. Les fonds de mes tableaux sont toujours inspirés de Gbòzùnmè, forêt sacrée où vivaient jadis mes aïeux.